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Invité une fois de plus par Kevin de Libbey (ce qui tombait bien puisqu’on ne pouvait pas commander de tickets si on ne parlait pas portugais), c’est toujours un vrai plaisir de passer par le Portugal mi-mai. Surement le plus beau cadre des bar show européens (avec peut être le Old Spitafields Market de la London Cocktail Week), le Covento Do Beato est un ancien couvent situé dans le Quartier de Beato, d’où son nom. Site du Lisbon Bar Show pour le 2ème année consécutive, ce bâtiment de 1622 est parfait pour ce type d’évènement. Tous les principaux acteurs du marché ibériques sont présents avec également un nombre conséquents de petits producteurs locaux.
Comme les 2 dernières éditions, le Gin représentent la majorité des stands, la folie du Gin Tonic n’étant toujours pas sur le déclin. Beaucoup de personnalités internationales de l’industrie étaient présentes même si j’ai eu l’impression que si la qualité étaient toujours au rendez-vous, la quantité était plus faible que lors des éditions précédentes. A se demander s’il n’y a pas eu une volonté de se recentrer sur le public local avec 50% des séminaires en portugais ou en espagnol (sans traductions).
« Vous êtes fêlé, mais ce sont des gens comme vous qui font avancer notre monde ! » Voilà ce que j’ai dit à Alexandre Gabriel lorsqu’il est venu s’asseoir derrière moi à la fin de son séminaire. Avec sa volonté affichée de réaliser tout ce qu’on lui dit un jour comme impossible, ce maître distillateur de cognac s’échine à sortir du carcan strict de cette AOC pour repousser les limites des spiritueux. Parfaitement en ligne avec son séminaire « Chambers of Secrets » du BCB 2017, son talk sur Citadelle nous révèlent quelques-unes des spécificités de ce Gin atypique fabriqué à une époque où plus personne ne voulait en faire. Dédicace à l’équipe de Copperbay pour les belles découvertes à la fin!
Intérêt: ★★★★☆
Technicité : ★★★★☆
Entertainment : ★★★★★
Exploitabilité : ★★★☆☆
Nous avions eu Eric Lorincz l’an passé pour nous parler de World Class hospitality et nous avons eu cette année Dominic Whisson. Ça ne sera surement pas lui faire insulte que de constater que leur pedigree, savoir-faire et charisme ne sont pas vraiment comparable. Si quelques aspects propres à l’American Bar sont discutés, le rythme même du talk l’on rendu médiocre. Je me suis même endormi, ce qui (même si la nuit précédente à Amsterdam fut courte) n’est que rarement un signe de qualité.
Intérêt: ★★☆☆☆
Technicité : ★★☆☆☆
Entertainment : ★★★☆☆
Exploitabilité : ★★☆☆☆
Ce concept du Syndicat est quand même original. Invité dans toute l’Europe pour parler de ce concept de bar avec des ingrédients 100% du pays, Sullivan Doh ne se fait pas prier. Le seul autre cas me venant à l’esprit est celui de Gustu, financé par Clause Meyer du Noma, concept de Restaurant / bar / institut de formation ne proposant que des produit boliviens. En choisissant de parler du rôle du Barman, Sullivan change un peu l’angle d’attaque et élargit ainsi le périmètre couvert par son séminaire.
Intérêt: ★★★★☆
Technicité : ★★☆☆☆
Entertainment : ★★★★☆
Exploitabilité : ★★★☆☆
On a toujours l’impression d’avoir fait le tour de cette aventure. Présentée pour la 3ème fois, on découvre encore avec surprise que certains aspects de ce projet d’exception n’ont pas été rendu publics. Cette fois, Alex Et Simone nous parlent de personnalités rencontrées au cours de ce voyage, voir pour certaines, à la base du projet. D’autres sujets annexes sont traités comme par exemple l’évolution du poids des protagonistes ou encore l’origine du titre du séminaire. Que dire ensuite de la qualité de la présentation en elle-même. Kratena et Caporale sont tellement bons que j’écrirais sur la physique quantique s’ils décidaient d’en parler demain.
Intérêt: ★★★★★
Technicité : ★★★☆☆
Entertainment : ★★★★★
Exploitabilité : ☆☆☆☆☆
Cela doit faire 10 fois Ian Burell apprend que je suis français et qu’il fait la conclusion que je suis martiniquais. Si la confusion est parfaitement acceptable et nullement offensante, elle permet au moins de mettre en valeur mon importance inexistante dans ce milieu. Je vais lui offrir une carte de France à Berlin en novembre pour l’aider à situer Annecy et Saint Pierre de Chartreuse. 100% nouveau, ce séminaire ne parle que d’un type de Rum inconnu dui grand public : le Rum de Madère. Farci d’appellations et dotés d’un signature aromatique proche du Rhum français, cette famille pourrait être un des prochaines Hypes de notre industrie, toujours prompte à s’emballer pour un petit produit « artisanal » et « rare » (et donc « Cher »). Del Maguey en parlerait certainement mieux que moi.
Intérêt: ★★★★☆
Technicité : ★★★★☆
Entertainment : ★★★★★
Exploitabilité : ★★☆☆☆
Etonnamment impliqué dans l’entreprise d’un autre Estes (Thomas et Tequila Ocho pour ne pas les citer), Jesse Estes est un des barman les plus influents du monde lorsqu’il s’agit de parler de Tequila. Auteur de 2 livres, il est également souvent amené à participer à des jury de compétions ou des panels d’experts. La tequila n’etant pas mon domaine de prédilection n°1, je me tourne vers mon voisin de gauche pour échanger sur le sujet. Coup de chance, c’est Julio Bemejo et je me retrouve avec une masterclass privée « Woaw, so much raw agave nose » ou encore « can you smell the singularity of the cooking in this one. Typical Horno!”. Très belle experience en tout cas.
Intérêt: ★★★★☆
Technicité : ★★★★★
Entertainment : ★★★☆☆
Exploitabilité : ★★★☆☆
Depuis quelques années, la légende urbaine d’un risque de manque d’agave se fait entendre. Pas détonnant lorsque l’on sait qu’un agave met 8 a 10 ans pour être prêt pour exploitation. Sujet de discorde depuis quelques temps notamment entre les producteur de Mezcal et ceux de Tequila, cette gestion des ressource en agave est évidemment l’enjeu le plus important pour cette industrie mexicaine. Julio Bemejo nous explique les sources de cette craintes, les raisons légitimes de changer certaines choses dans la tequila et sa vision à court et moyen terme de la gestion. On apprend notamment que le cout au kg de l’Agave devient tellement élevé qu’un pied de plante peut atteindre 300$. Ambassadeur officiel de la Tequila (Assermenté par le gouvernement mexicain), Julio Bemejo est également un présentateur de talent et quelqu’un qui aime réellement les gens, ce qui n’est pas le cas de tous les speakers que l’on peut croiser sur le circuit.
Intérêt: ★★★★★
Technicité : ★★★☆☆
Entertainment : ★★★★★
Exploitabilité : ★★★☆☆
Simone Caporale nous parle de comment repousser sans cesses les limites de notre métier. Après une interrogation sur la complexité de créer un nouveau cocktail contre celle de créer une nouvelle saveur, il nous emmène dans son monde et nous expose ses méthodes, notamment celles de consacrer les 30mn de fin de services à échanger plutôt que de boire 4 bières en parlant foot ou d’aller explorer ce qui se fait dans le monde de la gastronomie.
Intérêt: ★★★★☆
Technicité : ★★★☆☆
Entertainment : ★★★★★
Exploitabilité : ★★★☆☆