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Lors d’une de mes conversation avec Malika Saïdi, une de mes mentors dans ce milieu (Head trainer @ Bols Bartending Academy et Global Bols Brand Ambassador), l’idée de découvrir le Lisbon Bar Show a germée. En effet, ma seconde occupation professionnelle (ou la première selon mon épouse et mon N+1) m’amenant souvent au Portugal, il était peut être possible de faire coïncider les deux. Aussi, lorsqu’un des contacts lusitaniens me demanda « Quand serais tu dispo pour réceptionner une machine ? », la date fut facile à trouver.
J’avais eu l’occasion d’entendre parler de Lisbonne par 2 biais : par la communauté de Joueurs de Poker Grenoblois expatriée la bas depuis plusieurs mois (feedback : c’est pas cher et les filles sont Caliente) et par Artur Bothelo, mon ancien collaborateur, originaire des Acores (Feedback : c’est bien et il y a plein de Gin, va au Cinco Lounge !).
Si mon ressenti sur la ville elle-même est mitigé (très vallonnée, compliquée à conduire, pas toujours super clean, accès à la mer bloqué par le port et la zone industrielle…), le Lisboa Bar Show est un très bel événement. Organisé dans le Pavilhão de Exposições da Tapada da Ajuda, un monument du 19ème siècle, inspiré notamment du Palais du Trocadero (depuis détruit et remplacé par le Palais de Chaillot), l’environnement, bien que difficile d’accès, est particulièrement sexy. Alors que j’aurais cru cet événement très local, je découvre immédiatement une grosse présence internationale (Diageo World Class, Absolut Elyx, Bacardi-Martini, Schweppes, Bols…). En discutant avec quelques exposants vétérans, j’apprends que ce show ressemble beaucoup au Berlin Bar Convent d’il y a 6 ou 7 ans, avec une belle météo en plus.
Ceci dit, la relative petite taille du Bar Show n’empêche pas de voir passer quelques pointures puisque je croise pêle mêle le Maestro Salvatore Calabrese (ancien Head Bartender du Dukes et du Playboy Club), Julio Bemejo (Tequila Expert) ou encore Robert Schinkel (Tea Sommelier and Pekoe Liquor creator).
Je découvre également que la principale raison de ma venue (découvrir des produits locaux) est également d’actualité puisque je visite plus d’une centaine de stands. Même si celle-ci commence visiblement à s’émousser, on retrouve bien la tendance Gin de la péninsule ibérique puisque plus de 50% des exposants présentent ce spiritueux. Quelques perles gustatives, mais pas de révolutions majeures. Mon stand favori restera celui de Beirao, une liqueur portugaise qui prétend être la marque la plus vendue sur ce segment dans le pays. Réalisée a partir d’une double distillation de 13 graines et herbes du monde entier, j’avoue être particulièrement interpellé par sa double particularité : douceur du caramel d’un côté et fraicheur de la menthe de l’autre côté. Carole Coehlo (la brune aux cheveux courts dans la vidéo suivante à 0:44) , une des meilleures barmaid du pays animait le stand et son cocktail à base de fruits rouges était mon High de cette petite escapade.
Le dernier aspect de genre de salon, mais loin d’être le moins important, est les séminaires. Et ce ce côté-là, le Lisbon Bar Show ne s’est pas moqué du monde :
Avec le toujours frétillant Ian Burell, 1h autour de ses variations autour du Daiquiri, du ‘Ti Punch, de la Pina Colada et du Punch. Lourdement sponsorisé par la marque de purée de fruits Re’al, le séminaire n’en manquait pas moins d’intérêt. Les annecdotes autours du cocktail « Lopez Head », les traditionnels flirts avec les jolies jeunes filles locales du premier rang (« The face you’re doing when shaking is the face you’re doing when making love, Come one and show us ! »).
Intérêt: ★★★★★
Technicité : ★★★☆☆
Entertainment : ★★★★★
Exploitabilité : ★★★★★
Martina Breznanova n’est pas seulement head Bartender au NightJar (World’s N°3 bar), elle est également une conferencière de talent, desireuse de partager son vaste savoir. J’avais déjà eu l’occasion de la voir travailler dans son bar à l’occasion de la London Cocktail Week et l’impression qu’elle m’avait laissée était celle d’une mixologue de très grand talent mais d’une personnalité un peu froide et/ou distante. Le fait d’avoir pu la voir dans ce cadre lisboète me laisse à penser que c’est plus la politique du bar qui donne ce sentiment (photos interdites, service à table, queue interminable…). Souriante, disponible, pertinente, elle a su rendre ce séminaire non orienté vers le grand public accessible à tous. Pourquoi utiliser un verre en bois d’Olivier, quel est l’intérêt de faire des verres mangeables, que ramener d’un trip du côté de la Mer Noire bulgare ? Autant de questions que nous ne nous serions jamais posées, mais dont la réponse est toujours très intéressante.
Intérêt: ★★★★☆
Technicité : ★★★★★
Entertainment : ★★★☆☆
Exploitabilité : ★★☆☆☆
Suite à des sombres histoires de files d’attentes non respectées aux remontées mécaniques des 2 Alpes et au comptoir du Bar le Brésilien, j’avoue être traditionnellement méfiant vis-à-vis de voisins transalpins. Denis Zoppi est le genre d’homme qui vous fait aimer l’Italie et (beaucoup plus fort) les italiens ! Drôle, passionné et très à propos (World Class Winner Italie), il nous emmène vers une recherche de la multi-sensorialité à laquelle nous aspirons tous. Comment changez la perception d’un client dès l’accueil et avant même qu’il ne commande un cocktail, mettre en avant l’umami dans des cocktails ou on ne l’attend pas, réinventer le Dirty Martini en infusant des Olives directement dans le vermouth, tout est bon à prendre pour nous amener gustativement là où l’œil, le nez ou les deux ne nous ont pas préparé.
Intérêt : ★★★★★
Technicité : ★★★★☆
Entertainment : ★★★★★
Exploitabilité : ★★★☆☆
Libbey, le fabricant de verres dont aucun d’entre nous ne peut s’offrir un set complet, avait décidé d’innover en 2016 en proposant le 1er contest où le barman pouvait créer un cocktail et le contenant parfait pour ce dernier. 2 Demies finales avaient sélectionnées les 6 finalistes :
Intérêt : ★★★★☆
Technicité : ★★★☆☆
Entertainment : ★★☆☆☆
Exploitabilité : ★★★☆☆
Mon favori était le portugais Nuno Silva qui proposa un Old Fashioned Set de psychopathe :
Indécent d’originalité, de justesse et de génie. J’éprouve un vif sentiment de tristesse à l’idée que ce produit ne soit jamais disponible.
Robert Schinkel a adopté la bonne stratégie d’étudier l’ensemble de la gamme de Libbey et proposer un item grand public manquant plutôt que de proposer une revisite de verres existants ou trop pointus pour faire du volume. Son Punch Bowl inspiré de la Tulipe Hollandaise (il est Amsteldallois) avec le verre de la même forme et la louche assortie remporte le suffrage du jury.
Richard Zijlstra avait le verre au design le plus recherché mais cela a probablement du jouer contre lui puisqu’il était très (trop ?) technique à exploiter. Il s’agissait aussi probablement du design le plus fragile et dans une industrie comme la notre, c’est un point non négligeable.
Grosse surprise concernant le design de Joao Couto : la seule particularité de son verre étant de contenir du liquide. Visiblement, il a passé la demie finale avec une version en porcelaine qui avait séduit le jury, mais la version verre était juste trop lambda par rapport à ses concurrentes.
Conclusion : Sans prétendre être un événement majeur du calendrier Mondial, Le Lisbon Bar Show est un salon qui ne manque pas pour autant d’intérêt. La présence de quelques grands noms, la période de l’année, le cadre idyllique du Pavilhão de Exposições, l’aspect Zen des exposants, tout laisse penser que cet événement sera amené à grandir dans les prochaines années. En revanche, il ne constitue en aucun cas une priorité pour les Bartenders français qui commenceraient à vouloir aller voir ce qui se fait par ailleurs. Berlin restant nettement plus approprié pour les néophytes.